Historique des Carrés
d'Hélène
Les Carrés d'Hélène
naissent en 1992 sous le premier nom de Collège d'Éros,
rue Boileau dans le 16e arrondissement de Paris grâce à la
confiance que M. Jean-Jacques
Toquet mis dans le projet et à Adam de l'Adam's de la
rue Brey qui me confia son club pour organiser la Réunion
Inaugurale. Cette première réunion me laisse un grand
souvenir; Adam avait participé en mettant une publicité
dans le Pariscope et l'assistance fut nombreuse, enthousiaste et
solidaire.
Ces débuts furent riches
d'enseignements pour J. J. Toquet, pour moi-même, pour Gisèle le Bourgeois
qui me rejoignit dans l'aventure début 1993, pour Guy Bettola
qui souhaita collaborer dès juillet 1993 et pour Matti King qui
prit aussi une place importante à partir de 1994.
Ensuite, de nombreuses personnes aux
talents et aux compétences diverses - thérapeutes
corporels, instituts de
sondage, investisseurs, modèles nus, psychanalystes, sexologues
médecins ou pas, strip-teaser-ses, profs de yoga, de tantra, de
tao, de massage... - se sont présentées pour participer
à ce qu'il fallait bien appeler une Révolution en
matière d'Éducation Sexuelle.
Qu'une École Officielle, ayant
pignon sur rue avec une équipe de "professeur-es" et un
programme d'études et d'ateliers pratiques, Existe
Réellement était une Première Internationale.
Il y avait bien aux États-Unis, une
Dr. Ruth et une Femme qui animait des stages réservés aux
femmes qui découvraient leur sexe et la masturbation, en
Hollande une Xaviera Hollander, en Italie, une école de
reloocking, à Londres, un institut de Transformation, en France
une association pour l'éducation sentimentale des adolescents et
d'autres choses que j'oublie en Suède et ailleurs mais une
École qui prétendait fonctionner aussi naturellement
qu'une école d'architecture ou d'hôtellerie et que ce soit
en France où l'on trouve soi-disant les meilleurs amants du
monde, là, j'exagérais, je dépassais l'entendement
commun.
On venait de loin voir à quoi
pouvait bien ressembler la femme qui osait ça !
Il se trouve que je ne suis ni une vamp ni
une gourelle ni une hystérique ni même une vieille fille
frustrée et revêche mais tout simplement une "madame
tout-le-monde" plutôt bien dans sa peau, plutôt avertie des
"choses de la vie", très à l'aise avec les questions de
sexe et qui avait tout simplement envie d'aider ses contemporains
à essayer d'aller mieux dans leur tête et dans leur corps.
Assez vite et plutôt
discrètement, les demandes affluaient avec toujours un sentiment
de soulagement de la part des candidat-es : enfin, il existait un
endroit et des personnes avec lesquels, non seulement tous les sujets
de la sexualité pouvaient être abordés mais en plus
avec lesquels, il était vraiment possible d'apprendre quelque
chose de concret, d'utilisable dans sa vie quotidienne.
Dès 1993, la presse chercha à
s'emparer du phénomène. Malheureusement très
souvent d'une manière racoleuse ou provocante.
Je refusais toutes les interviews et tous
les reportages jusqu'au moment où une journaliste
s'intéressa "proprement" à la question et fit
paraître un premier article dans VSD. Article qui débuta
une longue série aujourd'hui encore vivace puisque je
reçois encore en moyenne une demande par semaine de
collaboration à un média.
En 1995, tout semblait devoir aller bien; mon
ambition était de mettre l'Éducation Sexuelle à la
portée du plus grand nombre et c'est ce qui était sur le
point de se faire.
Pourtant quelque chose me
dérangeait, me troublait profondément : il devenait
très douloureux de recevoir des candidat-es à
l'Éducation Sexuelle sans mieux prendre en compte l'état
psychologique et psychique dans lequel ils ou elles étaient,
ainsi que celui dans lequel l'équipe était, à
commencer par moi-même.
Je m'investissais énormément,
JJ. Toquet, Gisèle et Matti faisaient ce qui leur était
possible mais nous ne pouvions plus nous cacher qu'un travail sur la
sexualité dépassait largement les aspects techniques de
connaissances et de savoir-faire.
L'analyse quasi quotidienne que nous
faisions sur notre travail et celle que je faisais sur moi-même
nous révélaient les Problèmes tels qu'ils se
posaient. Il fallait se rendre à l'évidence, qu'entre
chacun-e des candidat-es et nous-mêmes, il se "passait quelque
chose" et qu'à moins de prendre ce "quelque chose" en
considération, nous allions toutes et tous tomber malades ou
devenir des "machines".
En résumé, ce "quelque chose"
consistait dans le fait que toute Éducation, fut-elle Sexuelle
ne pouvait Intelligemment Exister et Produire des Effets
Bénéfiques qu'envisagée en liaison très
intime avec l'histoire passée, présente et à venir
de chaque personne.
L'Éducation générale
et collective devait devenir une Initiation et une Recherche
Personnalisées dans lesquelles, l'Individu était
considéré Globalement.
Après tout, j'étais bien
placée, depuis bien avant la création de l'École,
pour Savoir qu'aucune Expérience vécue n'était
complètement Détachée de la Relation Affective,
quelle qu'elle soit, qui se Vivait avec la ou les personnes
concernées par la dite Expérience. J'étais aussi
très bien placée pour savoir qu'on "payait" Moralement et
Physiquement très cher de mettre son Âme et son
Désir de côté pour soi-disant être neutre et
se protéger.
C'est un fait que dans toutes sortes
d'autres professions, un Transfert se fait, des projections se font
entre le "prestataire de service" et son "client". Depuis le
commerçant qui vend des fruits, un manteau ou une voiture, en
passant par l'instituteur avec ses élèves, jusqu'au
personnage politique, il y a toujours des Relations Affectives qui
s'instaurent à différents degrés.
Elles peuvent être négatives
et qu'un professeur ne supporte pas l'un de ses élèves ou
qu'une infirmière soigne sans en avoir envie comme elle peuvent
être positives et que l'Échange ou le Travail ne se fasse
que mieux. Mais par Attirance ou par Rejet, le Transfert existe.
La plupart du temps, le sentiment de devoir
gagner sa vie, de conserver une sécurité
matérielle ou de s'assurer un confort moral permet de passer
outre l'Affectivité qui naît et qui disparaît.
Il n'est pas rare :
- qu'un médecin ou qu'un avocat prenne votre
dossier même s'il ne vous aime pas,
- que votre garagiste répare mal votre voiture
parce que votre tête ne lui revient pas,
- que vous digériez mal un bon repas au
restaurant parce que “ça ne passait pas” avec le
personnel,
- qu'une relation naisse par intérêt
matériel ou social.
Gagner sa vie au mépris de ce que
l’on ressent même avec l’intention de rendre service
est peut-être la forme absolue de la prostitution.
Le problème, c'est que l'argent ne
compte pas assez ou que l'Intégrité de la Personne
Humaine compte beaucoup pour moi et je ne supportais plus l'idée
que, vendre des salades, des assiettes, des connaissances en droit ou
une expérience sexuelle et/ou amoureuse se fasse
prostitutionnellement, c'est à dire, au détriment des
Sentiments, de l'Âme et de l'Intégrité des parties
prenantes.
L'Équipe, augmentée de
Murcia, Patricia, Sandrine et déplacée Square Maubeuge
dans le 9e arrondissement de Paris sur presque 100m2 et sous le nom de
"Les Carrés d'Hélène", passa l'année 1995
dans une perpétuelle et profonde remise en question personnelle
et collective.
Fin 1995, il devint évident que nous
avions chacun-e notre route à faire. Peut-être dans la
même direction mais séparément. Pour nous respecter
et pour respecter les client-es, élèves ou patient-es qui
espéraient quelque chose de nous et nous faisaient confiance.
J'envisageais, contradictoirement mais
sérieusement, d'exercer un métier alimentaire pour
être indépendante des considérations
matérielles et pouvoir me consacrer librement à quelques
candidat-es avec lesquel-les, nous nous Choisirions.
Pourtant, la Vie en décida
autrement, et je l’en remercie, en me faisant rencontrer un
personnage rare comme je n'osais plus imaginer qu'il en existât :
le Professeur Michel-Régis Malca.
Celui-ci, Psychanalyste de formation et de
profession connaissait depuis 1990, l'intérêt
Pédagogique, Initiatique et Thérapeutique de faire
rentrer dans la Cure Psychanalytique, des Actes Physiques... À
condition que Tout de ces Actes soit Verbalisé et
Interprété pour dégager le Sens qu'ils ont dans la
Vie de ses Patientes.
Il donna le nom de Psychanalyse Tantrique à ce travail.
En février 1996, lors de notre
premier entretien qui dura plusieurs heures, il apparut que : ses
Connaissances en matière de Psychisme Humain et que mon
Expérience en matière de Sexualité Concrète
pouvaient se soutenir mutuellement au bénéfice de
nouvelles découvertes, d’une aide et d’un travail
bien plus intéressants avec les candidat-es et patient-es et
pour nous-mêmes.
En mai 1996, je liquidais les locaux du
Square Maubeuge pour louer un petit logement rue Turgot, toujours dans
le 9e arrondissement de Paris où je m'installais seule.
En juillet 2000, date à laquelle
j'établis ce texte sur l'historique des Carrés
d'Hélène, je travaille toujours d'une manière qui
me convient et dans laquelle, je me sens bien.
Il ne me reste plus qu'à souhaiter
que des élèves et des patient-es, particuliers ou
professionnels aient aussi envie à leur tour de se former pour
exercer ce merveilleux mais difficile métier de Guide Sexuel,
tel que Michel-Régis Malca et moi-même tentons de
l'élever au plus haut niveau qui soit du Respect de l'Être
Humain.
L'Histoire de la Vie des Carrés
d'Hélène ne saurait être complète si je ne
vous présentais pas ceux par lesquels ce Site Internet existe :
Jean-Luc Théron pour sa conception et son patient producteur,
André Salawi qui a eu bien du mérite de supporter mes
exigences.
Bien à vous
LN (juillet 2000)
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